Banc "Fisherman"

Fisherman Bench se révèle être un objet étranger, presque un extraterrestre. La pièce semble avoir été récupérée au fond de l'océan sur une planète perdue. Elle est générative dans le sens où elle ouvre accidentellement un récit. Un objet qui génère une fissure à partir de laquelle la fantaisie se déverse dans la réalité. Il informe un jeu imaginatif et crée une scénographie à partir d'une fiction parallèle.

Fisherman Bench fait partie d'une série limitée d'objets uniques qui intègrent l'utilisation de tiges de galvanoplastie recyclées. Ces tiges, régulièrement utilisées pour immerger des objets métalliques dans des bains de chrome, accumulent au fil des ans des résidus qui donnent naissance à de lourds conglomérats de cuivre, de nickel et de chrome. Il s'agit de sous-produits d'un processus industriel, mais qui se transforment en formes organiques.

Cette entité paradoxale dont la finition représente le "stéréotype de l'artificiel" (Enzo Manzini), fait aussi directement référence au naturel, avec des formations semblables à celles du corail. Dans l'atelier, nous nous efforçons depuis plus d'un an de récupérer ces tiges mises au rebut dans les ateliers de chromage.

Le matériau est difficile à travailler car il s'agit d'un conglomérat de différents métaux qui ne peuvent pas être soudés ensemble. Les limites du matériau ont en quelque sorte dicté la forme des objets. Nous ne pouvions travailler avec les tiges qu'en créant des joints rudimentaires. Cela a donné un objet inégal, une chaise tordue, avec une texture corail et une brillance industrielle. Une pièce assise qui agit comme un pseudo accessoire et crée des chemins narratifs.